Le projet européen MIX-MATTERS, financé par Horizon Europe, franchit une étape clé avec la mise en service des premières unités de démonstration de séparation des bio-déchets (fruits et légumes). À presque M30 du projet, le concept intégré de transformation des bio-déchets en ressources à haute valeur ajoutée devient réalité, grâce aux essais en conditions réelles menés à Valencia en Espagne.
Un défi européen pour la valorisation des bio-déchets
Chaque année, l’Europe génère des millions de tonnes de fruits et légumes invendus, de sous-produits agroalimentaires et de déchets issus de serres agricoles. Trop souvent, ces flux d’invendus ou perdus finissent incinérés ou en décharge, aggravant le gaspillage et les émissions de gaz à effet de serre. MIX-MATTERS propose une alternative innovante : mettre en place une chaîne intégrée capable de séparer, purifier et transformer ces flux en ingrédients, matériaux et molécules biosourcés.
Trois grandes sources de bio-déchets sont ciblées :
- Les marchés de gros comme Mercavalencia, avec leurs invendus de fruits et légumes emballés.
- L’industrie agroalimentaire, qui doit gérer d’importants volumes de produits hors norme ou périmés.
- Les serres agricoles, dont les flux organiques sont souvent mélangés à des impuretés (ficelles, cordes…).
Le Work Package 2 - dédié au design et à la construction de l’unité de séparation, a abouti à la mise au point d’un démonstrateur sous forme de container. Compact et transportable, ce module est désormais installé en Espagne pour une série de tests.
Cet outil permet de trier efficacement :
- Les plastiques et autres indésirables (cordes, raphia, clips, emballages),
- Les solides végétaux issus des déchets,
- Les graines et noyaux,
- Les boues de fruits et légumes, matière première clé pour la valorisation.
Ces premiers essais en conditions réelles marquent une avancée majeure, en validant la faisabilité technique et logistique du système.
En parallèle, les équipes du Work Package 3 réalisent les premiers tests de transformation des flux séparés. L’objectif étant de vérifier la qualité des fractions obtenues et leur potentiel pour différentes filières industrielles. À terme, ces flux permettront de produire :
- Des ingrédients en poudre riches en fibres,
- Des concentrés de sucres,
- Des protéines recombinantes,
- Des fibres vertes pour matériaux biosourcés,
- Des composés bioactifs pour l’agroalimentaire et la cosmétique,
- Des monomères plastiques biosourcés, réduisant la dépendance aux plastiques fossiles.
Une trajectoire ascendante pour les prochains mois
Entre septembre 2025 et fin 2026, plusieurs campagnes de collecte et de traitement de bio-déchets vont s’enchaîner, chacune portant sur environ 16 tonnes de flux entrants (marchés, industrie, serres). Ces essais successifs permettront de perfectionner l’efficacité de la séparation et d’optimiser les procédés de valorisation.
La prochaine étape sera également marquée par des rencontres avec les partenaires et des journées de démonstration, afin de partager les résultats intermédiaires avec les parties prenantes, dont les industriels, les autorités publiques et les organisations de consommateurs.
Avec la mise en service de son unité de séparation en Espagne, MIX-MATTERS entre dans une phase concrète et prometteuse. En passant du laboratoire au terrain, le projet démontre que la valorisation des bio-déchets n’est plus un concept mais une solution opérationnelle. Ce jalon marque un pas décisif vers la création d’une bioéconomie circulaire capable de transformer les déchets en opportunités durables, au bénéfice des industriels, des consommateurs et de l’environnement.
Intéressé par ce projet ?
Wagralim coordonne le projet Mix Matters et pourra vous répondre à vos questions. Contactez sans hésiter Catherine Malingreau à l'adresse suivante : catherine.malingreau@wagralim.be