En février 2025, Chaudfontaine a obtenu la labellisation Factory of the Future, une reconnaissance de son engagement en faveur de l’innovation, de la durabilité et de la résilience. Cette distinction met en lumière le parcours d’une entreprise centenaire, intégrée au groupe Coca-Cola depuis 2003, tout en restant solidement ancrée en Wallonie.
Pour en savoir plus sur sa stratégie et ses ambitions, nous avons rencontré Arnaud Wislez, Senior QESH Manager chez Chaudfontaine.
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Une stratégie d’innovation axée sur la durabilité
À première vue, l’industrie de l’eau en bouteille peut sembler figée. Pourtant, Chaudfontaine innove au quotidien pour améliorer ses procédés et réduire son empreinte environnementale. Dès son rachat par Coca-Cola, l’entreprise a bénéficié d’investissements majeurs pour moderniser ses lignes de production, intégrant plus d’automatisation et des technologies avancées.
L’innovation est également au cœur de sa démarche durable. "Nous avons été le premier site Coca-Cola à utiliser des préformes en PET 100% recyclées et recyclables", explique Arnaud Wislez, responsable du site. Un changement de couleur de ces préformes – du bleu au gris – a facilité leur recyclage, tandis que les films d’emballage suivent la même logique avec des matériaux entièrement recyclés et recyclables.
Mais l’engagement de Chaudfontaine ne s’arrête pas aux emballages. L’entreprise mise aussi sur des sources d’énergie renouvelable, avec des panneaux solaires, une turbine hydroélectrique et un recours accru à la géothermie.
Une autre avancée majeure concerne les soutireuses. "Auparavant, nous utilisions du CO₂ pour mettre sous pression nos soutireuses. Désormais, nous avons remplacé ce procédé par de l’air stérile", explique Arnaud Wislez. Cette innovation permet d’éliminer l’usage du CO₂, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre tout en améliorant l’efficacité énergétique de l’usine.
Dans cette même dynamique d’engagement environnemental, Chaudfontaine est devenue la première usine de Coca-Cola à obtenir la certification PAS 2060 pour la neutralité carbone. "Cette certification valide nos efforts pour mesurer, réduire et compenser nos émissions de CO₂", précise Arnaud. Pour y parvenir, l’entreprise a mené une évaluation approfondie de son empreinte carbone, identifié les sources d’émissions les plus critiques et mis en place des initiatives de compensation et d’optimisation énergétique. Cette reconnaissance reflète la volonté de Chaudfontaine de s’inscrire dans une trajectoire bas carbone et de continuer à améliorer son impact environnemental.
Une protection rigoureuse de la source
L’un des enjeux majeurs pour Chaudfontaine est la préservation de sa source d’eau minérale. Située dans un aquifère confiné, l’eau est naturellement protégée par les couches de roche qu’elle traverse pendant plus de 60 ans, enrichissant son profil minéral tout en garantissant sa pureté exceptionnelle.
"Nous avons cartographié précisément notre zone d’infiltration grâce à des études d’hydrogéologues", explique Arnaud Wislez. "Cela nous permet d’identifier exactement les zones où l’eau de pluie s’infiltre et alimente notre source."
Cette zone est protégée en collaboration avec la Région wallonne et la commune de Chaudfontaine. L’un des principaux risques identifiés était la présence de cuves de mazout enterrées chez les particuliers, qui pouvaient potentiellement polluer le sol. "Grâce à l’aide de Coca-Cola, nous avons sécurisé plus de 590 cuves en installant des doubles parois de protection", souligne Arnaud.
Par ailleurs, l’agriculture dans cette zone est strictement réglementée pour limiter l’usage de pesticides, garantissant ainsi la préservation de la qualité de l’eau.
Une logistique optimisée et une distribution raisonnée
L’entreprise a également adopté une stratégie logistique durable, diminuant l’impact environnemental du transport. Chaudfontaine privilégie une distribution locale en limitant volontairement sa zone de chalandise au marché belge et néerlandais. "Cela n’a aucun sens de transporter des tonnes d’eau à l’autre bout du monde", affirme Arnaud Wislez. Ce choix s’inscrit dans une démarche cohérente visant à réduire les émissions liées au transport et à renforcer l’ancrage local de la marque.
Cette approche se traduit aussi par l’adoption d’éco-combis, des camions rallongés qui permettent d’optimiser les volumes transportés et ainsi diminuer l’empreinte carbone. L’entreprise est également en train de convertir progressivement sa flotte de chariots élévateurs au LPG vers des modèles électriques, réduisant ainsi la consommation de carburants fossiles.
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Une entreprise résiliente face aux crises
Au fil des années, Chaudfontaine a fait face à plusieurs crises majeures, testant sa capacité à rebondir et à se réinventer. La pandémie de Covid-19 a d’abord bouleversé ses circuits de distribution, notamment pour les bouteilles en verre destinées au secteur Horeca, contraignant l’usine à adapter sa production.
Puis, en juillet 2021, des inondations historiques ont frappé la région, plongeant le site sous quatre mètres d’eau. Malgré l’ampleur des dégâts – stocks détruits, installations techniques inondées – Chaudfontaine a redémarré en un temps record. "Grâce au soutien du groupe Coca-Cola et de nos partenaires, nous avons pu relancer la production en seulement cinq semaines", se félicite Arnaud Wislez.
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Une labellisation Factory of the Future : un tremplin vers l’avenir
La labellisation Factory of the Future (FoF) représente une véritable consécration pour Chaudfontaine et une étape clé dans son développement industriel. L’entreprise a décidé de s’engager dans cette démarche après avoir découvert ce label via Wagralim. "Nous avons étudié les critères d’évaluation et nous nous sommes rendu compte que nous étions déjà bien avancés dans plusieurs domaines", explique Arnaud Wislez.
Le processus de certification a été l’occasion pour Chaudfontaine de prendre du recul sur ses pratiques, d’évaluer ses forces et de détecter des opportunités d’amélioration. "Nous avons travaillé avec Paul Vanabelle du CETIC, qui nous a aidés à mieux comprendre les exigences du label et à structurer notre démarche", ajoute Arnaud.
Les bénéfices concrets de cette labellisation sont nombreux. Elle conforte Chaudfontaine dans ses choix stratégiques et renforce son image auprès de ses partenaires et consommateurs. "C’est un message fort que nous envoyons à nos collaborateurs, à nos fournisseurs et à nos clients. Nous leur montrons que nous investissons pour être à la pointe, tant en termes de technologie que de durabilité", souligne Arnaud.
Au-delà de l’aspect reconnaissance, cette certification a également permis à Chaudfontaine de découvrir de nouvelles pistes d’amélioration. L’un des points soulevés lors de l’audit concerne par exemple la mise en place d’une matrice de double matérialité, un outil qui permet d’évaluer et de prioriser les impacts environnementaux et sociaux de l’usine. "C’est une approche que nous allons approfondir afin de continuer à progresser", précise Arnaud.
Enfin, cette labellisation a été un événement fédérateur en interne. "Nous avons impliqué toutes nos équipes dans cette démarche. Notre force est notre capacité à travailler ensemble, sans cloisonnement entre les différents services", raconte Arnaud. La certification a été célébrée en interne et partagée sur les réseaux sociaux du groupe. "Nous sommes fiers d’être les premiers du groupe à obtenir ce label, et nous comptons bien le conserver dans trois ans", conclut-il.
Pourquoi être membre du pôle ?
A vous la parole !
L’adhésion à Wagralim permet à Chaudfontaine d’intégrer un réseau régional d’entreprises agroalimentaires, favorisant les échanges et les opportunités locales. "Cela nous permet de rencontrer d’autres entreprises wallonnes et de faire parler de nous en Wallonie et en Flandre sous le nom de Chaudfontaine, et non uniquement sous celui de Coca-Cola", explique Arnaud Wislez. Le pôle facilite également l’accès aux universités. "C’est aussi une question d’image et de connexion avec la Région wallonne", souligne-t-il.