E-commerce en urgence dans l’agroalimentaire, quels retours d’expériences ?

23 avril 2021 | No comments yet


Votre entreprise a dû implémenter l'e-commerce en urgence durant la crise sanitaire ? Matthieu Vincent, expert FoodTech, nous partage ses retours d'expériences !

 

Vous avez observé des changements dans le marché du e-commerce pendant la crise, pouvez-vous nous expliquer lesquels ?

Sur toute la durée de la crise, nous avons pu observer des évolutions assez drastiques concernant l’e-commerce, notamment dans l'alimentaire. Les distributeurs équipés de drive ont vu leur capacités épuisées et les plateformes de livraison non concentrées sur l’alimentaire (comme Amazon) ont connu de nombreuses difficultés à s’approvisionner. En cause, leur logistique en flux tendu et la demande extrêmement forte pour les quelques produits alimentaires ou sanitaires qu’elles vendaient. 

 

Les changements ont aussi été brutaux pour tout ce qui concerne la livraison de plats de restauration. Alors que ces plateformes (Uber Eats, Deliveroo, Wolt, TakeAway ou Glovo,...) comptent en général sur les chaînes de fast-food pour constituer près de la moitié de leur chiffre d’affaires, ils ont dû faire face à la fermeture de celles-ci. En contrepartie, ils ont également dû “onboarder” de très nombreux restaurants indépendants qui souhaitaient se lancer pour la première fois dans la livraison ou le “à emporter” avec une offre parfois inadaptée.

 

En un mot, les grands gagnants sont les diverses plateformes de livraison de courses qui étaient prêtes à faire face à l’explosion de la demande tout en maintenant une qualité dans le service de livraison. On peut penser à Picnic aux Pays-Bas, Supermercato24 en Italie ou LaBelleVie en France avec trois modèles radicalement différents mais qui ont fait leurs preuves.

 

Concernant les marques, la situation est plus nuancée. Qu’il s’agisse d’acteurs foodservice ou orientés grande distribution, beaucoup ont mis du temps à s’adapter. On peut noter les initiatives de grandes marques comme PepsiCo qui a rapidement lancé deux sites “DTC” (Direct to consumer) pour des achats individuels ou groupés de ces produits leaders. À l’opposé, nous avons observé beaucoup de petites marques (notamment des brasseries) se lancer dans la vente en ligne. Il semble que ce sont les entreprises de taille “moyenne” qui ont eu le plus de mal à réagir à la situation.


La crise du Coronavirus a poussé les entreprises à s’adapter à l’e-commerce, quels sont les étapes clés pour implémenter ce mode de distribution ? 

Comme souligné précédemment, ce sont surtout les petits acteurs et les géants internationaux qui ont su réagir. Dans le cas des premiers, c’est notamment parce qu’ils bénéficient d’une certaine agilité et qu’ils avaient un besoin “vital” de vendre leur production au plus fort de la crise (en particulier pour ceux dépendants du foodservice).

 

La première étape, comme dans la plupart des projets d’innovation, consiste à se lancer, à faire appel aux compétences internes et à mettre le plus rapidement sur pied un service d’e-commerce. Il s’agit d’aller vite et de saisir l’opportunité présente tout en admettant qu’il faudra itérer à de nombreuses reprises pour que cela fonctionne.

 

Je ne sous-estime pas la difficulté de se lancer, notamment avec la situation de crise, mais cela représentait aussi et avant tout une opportunité assez incroyable de diversification.

 

Pensez-vous que les entreprises, une fois l’e-commerce implanté dans leur entreprise, vont poursuivre avec celui-ci après la crise ?

L'e-commerce présente des difficultés, notamment car il impose aux entreprises de gérer la livraison et donc des commandes bien plus petites que celles auxquelles elles sont habituées. Ceci nécessite une adaptation logistique importante et donc des dépenses (et peut être même une réduction des marges). Mais cela donne un avantage incroyable : de l’autonomie face à la distribution, un contact direct avec le client final et surtout une assurance d’avoir un second flux pour écouler les produits en cas de crise (ou de seconde vague).

 

Vous souhaitez en apprendre davantage sur ce sujet ?

Matthieu Vincent sera présent virtuellement à notre event annuel Food Connections le 22 septembre ! Damien Jacob, quant à lui, développera la partie stratégique de l'e-commerce pour votre entreprise le 24 septembre.

 

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