Face aux défis climatiques, à l’augmentation des prix de l’énergie et aux normes de rejets toujours plus contraignantes, la problématique des eaux usées industrielles devient un véritable enjeu de développement, voire dans certains cas, de survie pour les sites de production agroalimentaire.
Le traitement des eaux usées sur le devant de la scène
Que ce soit au travers des rapports du GIEC ou encore des objectifs de développement durable lancé par les Nations Unies, l’assainissement des eaux usées devient un enjeu écologique, social et économique crucial. Dans ce contexte, les normes de rejets des effluents industriels deviennent de plus en plus contraignantes.
Dans le secteur agroalimentaire, ces normes amènent des difficultés qui peuvent directement pénaliser la production actuelle, voire les perspectives de développement de ces entreprises.
« On constate sur le terrain que de plus en plus de ces industriels font face à des coûts de traitement qui deviennent excessifs, des saturations de leur station d’épuration ou encore des difficultés à renouveler son permis de d’exploitation » résume un expert chez notre membre Anatis. « Le traitement des eaux industrielles rejetées par le secteur de l’agroalimentaire est un véritable défi d’avenir. »
Des solutions innovantes et naturelles existent
Parmi les solutions classiques qui s’offrent aux industriels, on y trouve trois catégories. La première, et la plus simple quand les effluents le permettent, vise le traitement par les intercommunales. Hélas, cela ne fonctionne que pour des quantités limitées de rejets et les taxes ne font que croître. La deuxième, consiste en l’installation d’une station d’épuration dite aérobie, efficace mais aux coûts opérationnels et d’installation importants, plus encore avec l’augmentation des coûts de l’énergie. Enfin, la dernière soutient l’externalisation des effluents par transport vers des unités de biométhanisation dite « infiniment mélangée » permettent de déléguer le problème mais avec des contraintes logistiques importantes et des coûts à l’évolution incertaine.
Des alternatives innovantes apparaissent néanmoins telles que les technologies utilisant également le principe de biométhanisation mais directement sur site et focalisé sur les rejets liquides de l’industriel même. Ces systèmes s’installent entre l’industrie et les solutions d’épuration existantes, permettant une épuration jusqu’à 90% de la charge organique, source principale de pollution des eaux usées agroalimentaires. Le biogaz produit et récolté peut, par ailleurs, être directement valorisé en énergie assurant l’autonomie énergétique du système. Et un surplus d’électricité et de chaleur peut éventuellement bénéficier à l’entreprise.
Les coûts habituels de traitement des eaux usées pour les industriels deviennent donc un investissement vert et rentable.
Une biotechnologie belge parmi les solutions : Fluid-Anyole®
Parmi les technologies innovantes décrites ci-dessus, Fluid-Anyole est un système qui a notamment été installé dans une brasserie-fromagerie trappiste belge réputée. Un investissement qui sera rentabilisé en quelques années seulement. D’une part grâce au déchargement de plus de 80% de la charge organique, permettant à la station d’épuration en aval de consommer deux fois moins d’énergie. D’autre part, via les aides à l’investissement de la Région Wallonne ainsi que les certificats verts pour l’électricité produite par le biogaz.
Ce nouveau process a également permis aux trappistes d’internaliser le traitement du sérum de fromagerie et des levures de brasserie (ce process a d'ailleurs été effectué à la Brasserie d'Orval). Ces déchets étaient auparavant traités puis évacués par camion. C’est donc un investissement durable qui a permis de fortement réduire leur bilan énergétique.
Fluid-Anyole, développé par la société wallonne Anatis, peut s’installer dans de nombreux sites de production. Pour toute information complémentaire, consultez le site www.anatis.be ou contactez th.reynders@anatis.be
Sources