Spécialisée dans les produits surgelés à base de pommes de terre, Ecofrost emploie aujourd’hui plus de 200 personnes à Péruwelz. Si l’entreprise fête ses vingt ans d’existence, elle ne cesse de se réinventer, notamment en matière de durabilité.
Rencontre avec Justine Degaute, responsable environnement, pour un tour d’horizon des actions concrètes mises en œuvre.
Une ressource précieuse : l’eau de production revalorisée
Parmi les projets phares d’Ecofrost : la potabilisation de l’eau issue de la production. Sur le site de la station d’épuration, une unité spécifique a été installée pour purifier les eaux usées, qui sont ensuite réutilisées dans les chaudières de l’usine.
« Au départ, on avait loué cette installation pour tester, explique Justine Degaute, responsable environnement. Très vite, on s’est rendu compte de son efficacité. On l’a donc achetée et installée de manière permanente sur notre site. C’est une vraie avancée : on réduit notre consommation d’eau potable tout en prolongeant le cycle de vie de l’eau utilisée dans nos processus. »
Valorisation intégrale de la pomme de terre : zéro gaspillage 
Chez Ecofrost, la valorisation des matières premières est poussée à l’extrême. En moyenne, deux kilos de pommes de terre sont nécessaires pour produire un kilo de frites. Mais le kilo restant ne finit pas à la poubelle.
« Tout est valorisé, affirme Justine. Les épluchures vont en alimentation animale. Les petites particules de terre et sable sont dirigées vers la station d’épuration, où elles alimentent notre centrale de cogénération. La terre propre est récupérée et renvoyée dans les champs. »
Les chutes de découpe, quant à elles, sont triées et recyclées : certaines retournent sur la ligne, d’autres sont transformées en flocons ou en purée, utilisées à leur tour dans des produits spécialisés ou revendues. « C’est une forme d’économie circulaire très concrète, qui nous permet d’optimiser chaque étape du process », ajoute-t-elle.
Une stratégie alignée avec les Objectifs de Développement Durable
Depuis 2023, Ecofrost a structuré sa démarche RSE autour des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. Chaque service peut associer ses tâches et projets à un ou plusieurs ODD via un outil de gestion collaboratif. « On a intégré les ODD dans notre système de gestion des objectifs. Chaque département peut visualiser l’impact de ses actions : qu’il s’agisse du tri des déchets, de la réduction des énergies fossiles ou de la formation du personnel », précise Justine.
Cette approche transversale, appuyée par des formations et une communication interne continue, permet de fédérer les équipes autour d’un langage commun et de priorités claires. « C’est très visuel et concret, ce qui aide tout le monde à s’y retrouver, même sur le terrain. »
Une digitalisation au service de l’efficience
Ecofrost investit également dans des outils numériques pour améliorer ses performances industrielles et environnementales. Grâce à des capteurs installés à chaque étape de la production, les données sont collectées, analysées et traduites en actions concrètes. « On a mis en place des écrans interactifs dans les ateliers. Les opérateurs peuvent voir en temps réel les alertes, les températures ou les niveaux de silo, et intervenir rapidement », explique Justine.
Fini les carnets de notes papier : les communications entre postes, les rapports de panne et les suivis de maintenance se font désormais via une plateforme numérique interne, qui alimente aussi les réunions hebdomadaires. Cette digitalisation favorise la réactivité, améliore la traçabilité et ouvre la voie à la maintenance prédictive.
Des investissements pensés pour durer
Pour soutenir cette dynamique, Ecofrost a récemment investi dans de nouvelles infrastructures stratégiques. Parmi elles : un congélateur géant de 45 000 palettes pour limiter les transports externes, des lignes de production modernisées, une zone de stockage entièrement automatisée, ou encore une chaudière à postcombustion conçue pour traiter les émissions odorantes.
« Ces investissements visent plusieurs objectifs à la fois, explique Justine. Améliorer le confort des opérateurs, répondre à la demande croissante, mais aussi réduire notre impact environnemental. Le stockage automatisé, par exemple, remplace le transport manuel par chariot. C’est un vrai gain en logistique et en ergonomie. »
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