L'Analyse du Cycle de Vie : une boussole pour une évaluation objective

June 16, 2022


Les entreprises agroalimentaires, conscientes de la nécessité d'un entreprenariat plus durable, tentent depuis plusieurs années de réduire leur impact environnemental. Mais quels choix opérer ? Comment définir sa stratégie ? Où se situent les plus gros impacts ? Et comment ne pas tomber dans du "greenwashing" ? Autant de questions complexes, sur lesquelles doivent se pencher les différentes parties prenantes afin de définir une stratégie commune.  

L'analyse environnementale : plusieurs méthodologies et outils 

Il existe de nombreuses méthodologies d’analyse environnementale et de multiples outils permettant leur mise en œuvre. Ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver et d’interpréter correctement les résultats.  

On distingue aujourd’hui deux grandes catégories d’analyses : 

- les analyses dites monocritères qui se focalisent sur un seul type d’impact environnemental (ex : Carbon Footprint qui permet de calculer uniquement les Kg équivalent Co2). Cet outil, le plus simple d'utilisation, a comme principal défaut sa vision dite en "tunnel". En d'autres termes, cette méthode fait abstraction de tout autre impact environnemental. Il est donc impossible de visualiser les transferts de pollution d’un impact environnemental vers un autre.  

- les analyses multicritères qui prennent en considération différents impacts environnementaux comme le réchauffement climatique, l’eutrophisation, l’écotoxicité, … (ex : le Life Cycle Assessment ou Analyse de Cycle de Vie appelé plus communément ACV).  

L'ACV permet donc de calculer l’empreinte environnementale d’un produit, de l’extraction des matières à la fin de vie du produit. L’enjeu majeur de l’utilisation d’une méthodologie multicritère est d’identifier les principales sources d’impacts environnementaux. Ces analyses, plus complexes à mettre en œuvre, permettent de prendre en considération les possibles déplacements de pollutions liés aux différentes alternatives envisagées.  

Quel processus suivre pour garantir une ACV de qualité ?  

Trois étapes sont à suivre lors de la réalisation d’une Analyse de Cycle de Vie. Elles sont notamment définies au travers de la norme ISO 14040 et 14044. 

  1. Définition des objectifs et du système étudié via une approche « Diagnostique » (en faisant un arrêt sur image d’un produit, dans le but de communiquer) ou via une approche « Ecoconception » (dans le but de déterminer les impacts et les réduire)  

  2. Inventaire du cycle de vie en quantifiant les flux entrants et sortants du système  

  3. Evaluation des impacts environnementaux 

Y a-t-il une limite applicative à l’utilisation de l’ACV ? 

L’Analyse de Cycle de Vie peut s’appliquer dans une multitude de domaines. 

Prenons par exemple le domaine de l’agriculture, avec la culture du blé. Tous ces paramètres liés à la culture du blé peuvent entrer en compte dans une ACV : 

  • Semis 

  • Utilisation engrais  

  • Récolte 

  • Mise en ballots pour les pailles 

  • Séchage, lavage et broyage 

Ce qui pourrait ressortir d’une telle ACV est que la production et l’utilisation d’engrais sont les deux « étapes » avec l’impact environnemental les plus importantes, le reste étant principalement lié à la consommation énergétique via l’utilisation des machines agricoles. 

Il est également intéressant de se poser la question des impacts en partant du produit final. De la culture du blé sont extraits des grains de blé et de la paille. Afin de déterminer la répartition des impacts environnementaux de chaque co-produit, il faut au préalable définir dans la méthodologie quelle sera l'allocation de ces co-produits. Soit une allocation massique (en fonction du poids), soit une allocation économique (en fonction de la valeur des co-produits). Le choix de la méthodologie aura un impact important sur le résultat de l'ACV (ex. d'un point de vue massique, 1 kg de plume = 1 kg d'or, d'un point de vue économique, 1 kg de plume n'a pas la même valeur qu'1 kg d'or).  

Les différentes communications environnementales  

Il existe trois types de communication environnementale 

- Type 1 : Eco Label (via une agence et des critères bien définis)  

- Type 2 : Auto déclaration (ex : Eco-score ,.. ). Ce type de communication est plus risqué et peut rapidement dévier sur du greenwashing (pas de données officielles)  

- Type 3 : Déclaration environnementale de produits avec une ACV et une validation par un organisme tiers. 

Que faut-il retenir de l’ACV ?  

L’ACV est un outil complexe avec de nombreux avantages notamment via son approche quantitative et objective. 

Grâce à sa vision multicritère, cet outil ne laisse que peu de place au greenwashing.  

L’ACV est donc un outil de support à la décision qui permet d’évaluer des procédés alternatifs mais aussi une possibilité de monitorer l’amélioration continue des efforts environnementaux. Cet éclairage doit toujours être recentré dans une approche plus globale. 

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