Selon le Conseil Central de l’Economie, l’industrie belge de l’alimentation et des boissons occupait 97.400 travailleurs en 2022 et constituait (avec une part de 19,9 %), le secteur industriel le plus important en termes d’emploi dans notre pays ! Faisant partie des 5 plus grandes catégories du secteur alimentaire, la viande manque pourtant cruellement de main d’œuvre qualifiée. Un projet a été soutenu par le Pôle en 2015 pour pallier cette problématique.
Contexte de l’industrie alimentaire wallonne
Selon un article de l’économiste Carole Dembour (Fevia), les postes vacants augmenteraient de 8%. Les entreprises alimentaires sont confrontées à des difficultés de recrutement de personnel beaucoup plus importante que d’habitude, ce qui va à terme, certainement peser sur la croissance du secteur.
Dans la dernière enquête de l’Economic Risk Management Group (Banque Nationale Belge - ERMG) réalisée en juin 2021, même constat. En effet, parmi les 76 % des entreprises alimentaires ayant souhaité embaucher, seulement 15 % de celles-ci indiquent avoir pu recruter du personnel qualifié sans difficultés au cours de ces six derniers mois. Un chiffre qui interpelle...
Selon le dernier rapport relatif à l’emploi dans l’industrie alimentaire réalisé par le Conseil Central de l’Economie en 2022, la pénurie est tant quantitative (manque de candidats) que qualitative (les candidats ne disposent pas des compétences recherchées par l’entreprise).
Pour le secteur alimentaire, elle concerne principalement les métiers de :
Boucher
Aide-boucher (soit préparateur en produits de boucherie)
Découpeur-désosseur
Une constatation confirmée par Le Forem dans sa liste 2021 des métiers/fonctions critiques et en pénurie en Wallonie.
Le projet Walmeat2U, c’est quoi ?
En 2015, le secteur de la viande était déjà confronté à une pénurie structurelle de main d’œuvre qui engendrait des effets négatifs tels que :
L’abus potentiel associé à la sous-traitance
La faible position concurrentielle du secteur de la viande, tant en Belgique qu’à l’étranger
C’est dans ce cadre qu’Epicuris a initié le projet Walmeatu2 avec un consortium d’entreprises (Lovenfosse, GHL Group, Porc Qualité Ardennes) et Alimento. Celui-ci a bénéficié du soutien de Wagralim et a été labellisé par le Gouvernement wallon en vue de répondre aux besoins de main d’œuvre et de compétences spécifiques du secteur de la transformation industrielle de la viande. Pour ce faire, un dispositif complet de formation alternée à haute valeur ajoutée a été développé. Cette unité mobile de formation à la découpe d’ongulés domestiques était une première européenne !
Cette unité mobile propose des solutions concrètes à ces problématiques grâce à :
Une offre de formation sur mesure sur base des besoins de chaque entreprise (chaîne de production, de l’abattage au conditionnement)
Une organisation pédagogique spécifique via des formations intra entreprise sur mesure (au sein d’une même entreprise) ou des formations “catalogue” (différentes entreprises)
A cela, s’ajoute la promotion des métiers de la filière viande. Afin de soutenir et promouvoir le secteur et ses métiers, des démonstrations devaient être organisées au sein de l’unité mobile.
L’atelier mobile sillonne la Wallonie et permet à toute entreprise cherchant à recruter de nouveaux ouvriers ou à perfectionner les compétences de ses collaborateurs, d’obtenir une réponse concrète à ses besoins. Cet atelier n’impacte pas la cadence de la chaîne de production interne à l’entreprise car l'outil est décousu du lieu de production. L'intégration des personnes formées se fait alors au fur et à mesure sur la chaîne de production, sans freiner le rythme de la production.
Retombées du projet
En 7 ans, ce projet a formé 1.469 personnes avec un taux d’insertion proche de 99%. Le planning d’occupation est d'ailleurs toujours complet et même 7 ans après !
Si ce projet Walmeat2u est une magnifique réussite, il n’en demeure pas moins que les enjeux à relever par le secteur de la viande restent importants car la pénurie de main d’œuvre et ses conséquences restent une réalité ! Cet outil reste donc très utile car il amène une stabilité dans la manière de former les travailleurs et est une démarche innovante que le secteur doit continuer à soutenir.
Découvrez les différents articles de presse sur ce projet ici :